Boîtes à pizza ou à nuggets... Les emballages alimentaires vont changer dès 2026

Publié le 24 avril 2024 à 13h36, mis à jour le 24 avril 2024 à 19h06

Source : JT 13h Semaine

Le Parlement européen a voté ce mercredi le texte permettant de réduire la pollution liée aux emballages.
Il vise notamment à interdire d'ici à deux ans la présence de certains niveaux de polluants éternels dans les cartons et boîtes en contact avec les aliments.
À partir de 2030, 100% des emballages devront être recyclés en Europe.

Il s'agit de l'un des textes emblématiques du Green Deal, le "pacte vert" de l'UE. La réglementation sur la réduction de la pollution liée aux emballages, surnommée PPWR, arrive enfin au bout de son parcours européen. Ce mercredi, les eurodéputés ont voté par 476 voix pour et 129 contre.

Plusieurs mesures très concrètes doivent permettre aux États de l'UE de réduire de 5% d'ici à 2030 (par rapport à 2018) leur volume de déchets d'emballages, puis de 10% en 2035 et de 15% en 2040. Et de faire en sorte que tous les emballages soient recyclables à partir de 2030, et effectivement recyclés de façon systématique d'ici à 2035.

Près de 5 000 substances chimiques

Parmi les nombreuses dispositions prévues, l'une d'entre elles doit s'appliquer dès 2026 : les emballages au contact d'aliments, les cartons à pizza, les barquettes de poissons, les papiers de pâtisserie ou les boîtes de nuggets, ne pourront plus contenir des polluants éternels, les fameux PFAS, au-delà d'un certain seuil.

Ces "polluants éternels" – près de 5 000 substances chimiques créées par l'homme  – sont largement utilisés depuis les années 1950 dans de nombreux produits du quotidien pour leurs propriétés imperméable, antiadhésive ou déperlante (elles repoussent le gras et l'eau et résistent aux températures élevées).

Ils se retrouvent ensuite dans la nature via les rejets industriels et domestiques et s'accumulent dans les corps humains avec des risques – complexes à identifier – pour la santé (problèmes thyroïdiens, lésions hépatiques, obésité, diabète, risques accrus du cancer du sein, des reins et des testicules, entre autres).

Fin des dosettes de sauce et des flacons de gel douche miniatures

Parmi les autres mesures, voici les principales, avec une échéance au 1ᵉʳ janvier 2030 :

- Fin des flacons de shampooing et gel douche miniatures, du type de ceux présents dans les hôtels

- Fin des chips de polystyrène dans les cartons et limitation à 50% de l'espace vide toléré dans les colis, cartons de transport et emballages groupés ;

- Fin des films plastique autour des valises dans les aéroports ;

- Fin des sauces en dosette ;

- Fin du plastique à usage unique dans les restaurants et les cafés et une obligation pour les restaurateurs d'utiliser votre contenant personnel, si vous l'apportez, à partir de 2027 ;

- Fin des emballages plastiques pour les fruits et légumes.

La législation fixe également des niveaux contraignants de réemploi des emballages pour divers secteurs (e-commerce, électroménager, boissons, bière…). Le secteur viticole, le lait et les microentreprises sont exemptés de ce dispositif.

Enfin, le texte oblige les 27 à mettre en place un système de consigne pour les bouteilles en plastique et les canettes métalliques d'ici à 2029. Mais un État pourra être exempté de cette obligation s'il atteint un taux de collecte dépassant 80% en 2026 et 90% en 2029. 

C'est l'objectif de la France, où les élus locaux sont vent debout contre le principe de la consigne plastique pour réemploi, considérée comme venant faire concurrence au tri sélectif mis en place dans les collectivités, et aux revenus associés. 

Les géants du fast-food et de l'industrie du papier ont par ailleurs obtenu la suppression de certaines dispositions de cette réglementation phare : ainsi, les contenants en papier ou en carton restent finalement autorisés pour la vente à emporter. 

Les emballages en bois sont également maintenus, dont la fameuse boîte à camembert et les bourriches d'huître. Idem pour les boîtes en cire, type Babybel, faute de filière de recyclage existante. Autre exception : initialement, le texte visait aussi à interdire le bisphénol-A, un perturbateur endocrinien identifié, mais le sujet sera finalement abordé dans un autre texte.

Selon les chiffres Eurostat, les Européens ont généré 188,7 kilos de déchets par habitant en 2021, soit 32 kg supplémentaires en une décennie, pour un taux de recyclage de seulement 64%.


Marianne ENAULT

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